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Assis sur le banc.

 

Marjolaine et son fils, le petit Gustave, ne savent pas depuis combien de temps, assis sur ce banc de la place Camille Claudel, ils sourient au paysage ensoleillé du village d’en haut. Derrière eux, on peut apercevoir les maisons du bled d’en bas.

Quelle tristesse tout de même cette guerre qui les a déporté au milieu de nulle part.

Non, c’est vraiment pas le pied, de se retrouver, là, sans famille, ni amis, seuls.

Il leur reste pourtant le sourire. Être vivant après avoir connu une rude épreuve.

Les temps sont durs et le cœur n’y est plus.

Que faire de ce sourire ? Intéresse t-il la nature ? Pas sûr, même l’herbe sous leurs pieds est jaunie, épuisée par le soleil.

Non, décidément, pas de cœur à l’ouvrage pour la reconstruction de leurs vies brisées.

Ils voient la lumière, mais leurs yeux aveuglés la refusent. Alors les sourires risquent de se perdre dans le paysage, de disparaître au dessus des habitations et se poser sur d’autres humains.

Mais, le méritent-ils ? Personne ne le saura. Alors que faire ?

Rien, il n’y a aucune main tendue à l’horizon, bouchée à jamais. Petite vie de pas grand chose, mais toujours ces sourires qui restent là, figés.

Prendre son destin en mains, et puis, non, ils décident de ne pas quitter ce seul ciel ouvert et de laisser faire le temps.

 

Manu

 

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