Je m'appelle Jean Marie auteur Laurence

Laurence

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« Je m’appelle Jean-Marie »

30 mars 1912 :

Je m’appelle Jean-Marie. Ce matin, ma vie a pris un nouveau cours. J’ai tiré ma révérence et ai décidé de larguer les amarres…

Je me suis embarqué comme mousse sur ce bateau en partance pour l’Amérique. Dans un mois, je serai à New York. Je veux revoir cette ville qui m’a tant fascinée il y a vingt ans. J’en ai assez de ce vieux Monde étriqué. Je veux commencer une nouvelle vie et oublier mon passé. Là-bas, je me ferai appeler John. Mon anglais correct me permettra de m’intégrer facilement. Je ferai des petits boulots. Je n’ai pas peur. Je sais que je m’en sortirai. Tout plutôt que de continuer cette existence misérable, rongé par le remord.

4 avril :

Nous voguons depuis 5 jours déjà. En qualité de mousse, je suis préposé aux tâches les plus ingrates, mais du moins cette situation ne me laisse pas le loisir de réfléchir au futur. Le temps est calme et la houle accompagne agréablement le mouvement du bateau. De temps à autre, j’aperçois des dauphins qui émergent des flots. Le soir, quand les corvées sont finies, je viens m’assoir sur le pont et je contemple les étoiles. Un bien être innéfable m’envahit alors…

9 avril :

Les marées d’équinoxe ont engendré une énorme tempête. Des trombes d’eau envahissent l’avant du bateau qui pique au creux des vagues. Tout l’équipage est sur le pont. Mon cœur bat à se rompre. Est-ce le prix à payer pour un passé qui remontera toujours à la surface ?

14 avril :

La tempête s’est calmée mais les provisions mal calculées commencent à manquer et l’inquiétude grandit parmi l’équipage ; la tension est palpable, les nerfs à fleur de peau. Arriverons- nous un jour sur la terre ferme ?

« Iceberg à tribord » Le cri du Commandant retentit en même temps qu’un vacarme assourdissant remplit mes oreilles.

Je crois bien que c’est la Fin…

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